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Le Premier ministre a présenté les grandes lignes de son projet de contre-réforme des retraites, avec notamment un allongement de l'âge de départ en retraite à taux plein. Il confirme un projet de régression sociale. Ce n'est pas une surprise !!

Il n'a fait que redire ce qui avait déjà été annoncé malgré une contestation au plus haut.
Citer comme il l'a fait l'esprit et les valeurs du Conseil national de la résistance ne mange pas de pain ; car ce qu'il confirme, c'est bel et bien un projet de régression sociale où chacun devra travailler plus longtemps pour des pensions au montant aléatoire.

Parce qu’il faudra travailler plus !

Le Premier ministre a confirmé sa volonté de maintenir l’âge légal de départ en retraite à 62 ans, mais en créant un « âge d’équilibre » à 64 ans dès 2027, avec « un système de bonus-malus (…) qui incitera les Français à travailler plus longtemps ».

Ceux qui voudront prendre leur retraite à un âge raisonnable devront donc en payer le prix fort par une décote et des réductions de leurs pensions.



 

Parce que les plus jeunes trinqueront !

Espérant diviser le mouvement et calmer la colère des moins jeunes, comme s'ils n'avaient pas d'enfants ou se désintéressaient de leur avenir, Édouard Philippe a annoncé des entrées différenciées dans son nouveau système.

Parce que les plus précaires le resteront !

Le nouveau système « permettra de mieux protéger les Français les plus fragiles », a affirmé Edouard Philippe, annonçant qu'il garantira « une pension minimale de 1 000 euros net par mois pour une carrière complète au SMIC ».

Ce qui n'est déjà pas beaucoup. Mais quid en outre des carrières hachées, des temps partiels imposés tout particulièrement aux femmes ? Précaires dans la vie active, ils et elles le seront donc plus encore à la retraite.

D'autant plus que c'est ce même gouvernement qui a fait voter la loi « mobilité » refusant aux travailleurs ubérisés des plateformes le statut de salariés et l'accès au droit du travail.

Parce que pour les enseignants le flou est maintenu !

Nous faisons partie de ceux qui ont le plus à perdre avec la réforme gouvernementale, notamment parce que le niveau de leurs pensions serait calculé non plus sur leur traitement brut de base des six derniers mois d’activité mais sur toute leur carrière, en dépit de niveaux de salaires très bas dans les premières années. Leur niveau de pension est donc mécaniquement amené à baisser.

Le Premier ministre a annoncé une garantie inscrite dans la loi selon laquelle « le niveau des retraites des enseignants sera sanctuarisé et comparable au niveau des retraites des fonctions ou des métiers équivalents dans la fonction publique », indiquant « nous engagerons avant la fin du quinquennat les revalorisations nécessaires pour maintenir le niveau des pensions » des enseignants, une revalorisation progressive commençant en 2021.

Mais son ministre de l'Éducation a évoqué 400 à 500 millions d'euros par an. Or, selon les chiffres du ministère , on compte plus de 1 145 000 de personnels dans l'Éducation nationale, dont 870 000 enseignants dans le primaire et le secondaire. Le calcul est donc vite fait….

Parce que ce système aligne par le bas

« Le temps du système universel est venu. Celui des régimes spéciaux s’achève », a également annoncé quasi triomphalement Édouard Philippe, qui a cependant confirmé que les pompiers, les gendarmes, gardiens de prison ou les militaires conserveraient les bénéfices liés à l'âge.

Certes, là où le locataire de l'Élysée avait proclamé qu'il ne voulait pas parler de pénibilité, son Premier ministre évoque la possibilité pour les « métiers usants » de partir « deux années plus tôt ».

Ce qui revient cependant à travailler plus longtemps que ce que permet aujourd'hui le travail permanent sous un tunnel pour les conducteurs de métro par exemple. Surtout, sa conception de l'égalité consiste à aligner l'ensemble des salariés sur le moins disant social et non l'inverse. Curieuse conception de la justice sociale.

Parce que les « Partenaires sociaux » seront sous tutelle

Édouard Philippe a-t-il cru apaiser les inquiétudes sur la valeur du point, indexé sur les salaires, en affirmant que la gouvernance du système pour un « retour à l’équilibre financier » sera confié aux « partenaires sociaux » (donc au paritarisme syndicats-patronat) dès l'an prochain ?

En réalité, c'est une mise sous tutelle qui s'annonce puisqu'il ajoute qu'ils seront sous contrôle du Parlement et que « si les partenaires sociaux s’entendent » sur la trajectoire financière voulue, « le gouvernement la prendra à son compte » ; sinon, il reprendra la main comme il l’a fait récemment sur l’assurance chômage où, faute d’accord, il a imposé une réforme drastique des règles d’indemnisation.



Assemblée générale des grévistes de tous les secteurs privé et public

Jeudi 12 décembre 201914h à la Bourse du travail de Grenoble